Avez-vous peur de votre hiérarchie ?
La peur de la hiérarchie est-elle identique à la “peur du gendarme” ?
Lorsque l’on voit un gendarme sur le bord de la route on se dit parfois : « qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal ?». De même, certaines personnes, quand elles voient leur chef entrer dans leur bureau, ont la peur au ventre.
J’ai tendance à croire que c’est le contexte sociétal et éducationnel qui nous formate pour que nous ayons peur du chef et de la hiérarchie.
En effet, dès la petite enfance, au sein de certaines famille, on affirme que le professeur a toujours raison, qu’il ne faut jamais remettre en cause ce que disent nos parents etc…
Bref, on nous apprend l’art de devenir des paillassons !
En grandissant, à des degrés plus ou moins importants selon les individus, on devient soit hérisson (je me mets en boule et je pique si on m’approche) soit paillasson (je n’aime pas du tout ce que l’on me dit, mais je garde tout pour moi).
Il est pourtant possible de dire calmement ce que l’on ressent, en étant affirmé.
Pour commencer, on peut s’entraîner dans des situations de la vie courante sans enjeux importants.
Prenons l’exemple du restaurant : vous avez demandé un steack saignant, et on vous amène une semelle. Allez-vous avoir peur de le dire ? Si vous osez le faire remarquer, saurez-vous le faire calmement, et sans agresser le serveur ? Si vous y parvenez, c’est que vous êtes affirmé.
Vous pouvez alors commencer à pratiquer cette assertivité auprès de votre chef. Peu à peu, vous aurez moins peur de lui, et lui vous verra comme un apporteur de solutions et pas comme une personne ressassant sans cesse des problèmes.
Le mot “assertivité” (ou encore affirmation de soi) vient du mot anglais “assertiveness”.
L’assertivité est définie comme une attitude dans laquelle on est capable de respecter l’autre même s’il est différent de nous, même s’il n’a pas le même cadre de référence. Elle consiste à s’exprimer de manière non violente, directement , mais avec bienveillance (exemple : au lieu de dire « Tu m’as fait peur en disant cela » on dira « Quand tu as dit cela, j’ai ressenti de la peur »). En communiquant ainsi, on ne fait pas monter la pression, et le message peut passer ; la personne en face ne se braque pas et entend votre message.
Attention, nous ne parlons pas ici de situation de harcèlement moral de la part de chefs pervers narcissiques. Dans ces circonstances, la peur du chef peut être un bon signal à entendre : face à responsable hiérarchique harceleur, il faut parfois savoir partir avant qu’il ne soit trop tard.
En résumé, malgré les nombreux messages contraignants que l’on nous a pu vous inculquer depuis votre enfance, je fais de la résistance, et j’invite mes clients coachés à développer leur assertivité dans toutes les situations de la vie, particulièrement dans toutes les situations d’entretiens professionnels et notamment dans le management (domaine où elle est trop souvent ignorée). La peur du chef (ou du futur employeur) ne peut en être que diminuée (plus on pratique l’assertivité, moins on a peur). Sans oublier le fait qu’ainsi, votre chef vous verra comme un partenaire positif, et non plus comme l’éternel râleur de service ; car, soyez-en certains, lui aussi peut avoir peur de vous !
Nota : Le contexte économique difficile peut également nous freiner dans notre assertivité : et si je lui dis ce que je ressens, mon chef ne va-t-il pas me licencier ou me muter ? A chacun d’évaluer sa prise de risque dans ce domaine.